20 Nov Eloc’en Seine à Clichy, ce sont les adolescents qui ont plaidé pour les droits de l’enfant
Clichy, mercredi. David, Raphaël et Stéphane ont choisi de miser sur l’humour…. LP/Jeanne Cassard
Un concours de plaidoiries un peu particulier était organisé ce mercredi à Clichy pour les 30 ans des droits de l’enfant. Les huit équipes ont débattu sur le thème « On n’est pas sérieux quand on a 30 ans ».
Ils avaient cinq minutes pour convaincre le jury. Ce mercredi, un concours d’éloquence était organisé au lycée René-Auffray à Clichy pour célébrer les 30 ans de la Convention internationale des droits de l’enfant. À l’initiative de l’événement intitulé « Eloc’en Seine », les avocats du barreau des Hauts-de-Seine ont choisi comme thème « On n’est pas sérieux quand on a trente ans ».
« Nous avons opté pour un sujet qui parle à tous afin que les candidats s’expriment de la manière la plus large possible », indique Isabelle Clanet dit Lamanit, avocate responsable du groupe mineurs au barreau des Hauts-de-Seine.
Pour composer les huit équipes, les avocats ont fait appel à des magistrats de la jeunesse du tribunal de grande instance (TGI) de Nanterre, mais aussi à des éducateurs, des professeurs et des bénévoles de l’association Réseau éducation sans frontières.
Clichy, ce mercredi. Isabelle Clanet dit Lamanit est entourée de l’équipe gagnante, Stéphane, Raphaël et David (de gauche à droite). LP/J.C. LP/Jeanne Cassard
Inverser les rôles pour donner le pouvoir aux enfants
Sur scène, chaque adulte était accompagné par deux jeunes âgés de 13 à 18 ans. Dans l’équipe des « Mousquetaires », David, Raphaël et Stéphane * ont choisi de miser sur l’humour. Ils ont reproduit une audience non pas chez le juge des enfants mais chez celui… des parents.
« Nous avons décidé d’inverser les rôles pour donner le pouvoir aux enfants, ici c’est le fils qui ne peut plus supporter son père », indique David, éducateur de la protection judiciaire de la jeunesse (PJJ) au TGI de Nanterre, qui incarnait le magistrat.
À ses côtés, Raphaël, en seconde au lycée Jeanne-d’Arc de Colombes, incarnait le fils qui attaque son père irresponsable… joué par Stéphane. Ce dernier, élève en terminale littéraire au lycée Auguste-Renoir-d’Asnières, a écrit, la veille, l’ensemble des répliques. C’est lors de son jugement au tribunal des enfants pour une « bêtise », que sa conseillère d’unité éducative en milieu ouvert (UEMO) lui propose de participer au concours.
« Elle s’est rendu compte que j’avais de la répartie et m’a tendu une perche », résume Stéphane. Aussi rappeur, le jeune homme décide de la saisir. Et il a bien fait. Son texte a fait l’unanimité auprès du jury et du public. « C’est encourageant, je ne m’y attendais pas », confie l’adolescent un peu ému à l’annonce des résultats.